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Tyler, The Creator, le casse-cou du rap à la personnalité multi-facettes

À 28 ans, Tyler, The Creator, est considéré comme le rappeur provoc’ de sa génération. Crise d’ado tardive ou véritable haine du système, qu’importe. Tyler tire sur l’Amérique à grands coups de ‘kill’ et de ‘fuck’ et s’attire sans surprise les foudres des conservateurs par ses paroles jugées homophobes et misogynes.

Il aime les chemises aux motifs flamboyants et les chaussettes de gymnastique remontées au genou, dit qu’il ne boit pas et ne se drogue pas, peut à peine obtenir une phrase sans malédiction et fait preuve d’une dynamique antisociale, mais au-delà tout ça, le californien Tyler Okonma de son vrai nom, est une jeune aux multiples facettes; rappeur, producteur de musique, acteur, designer, graphiste, réalisateur et scénariste, il est aussi la tête pensante du collectif hip-hop alternatif Odd Future et membre du groupe EarlWolf avec son confrère Earl Sweatshirt.

Ses albums sont grossiers et offensants mais envoûtants et souvent brillants à la fois. L’artiste se montre enragé et destructeur, saccageant les pelouses trop vertes de l’Amérique mais de l’autre côté, sa vulnérabilité rare tempère le côté le plus dur de son oeuvre.
Le premier projet solo de Tyler, « Bastard » (mixtape qu’il a auto-publié en 2009) est l’un des albums de hip-hop les plus apaisants de ces dernières années, grâce à sa propre production. Fortement influencé par les N.E.R.D, il raffole des accords brillants et optimistes et leur permet de créer l’ambiance de son grognement.

En 2011, il sort son premier album solo « Goblin », un disque méchant, interne, confiant, vitriolique et profondément meurtri. Il a beaucoup de points communs avec le rap indépendant du milieu à la fin des années 1990, épais et empreints de sentiments, et avec le minimalisme improbablement riche des Neptunes du début des années 2000.

Tyler oppose des images fortes, violentes, voire insoutenables. Dans ses clips, il gobe puis vomit des cafards, se tape une poupée gonflable, se propose d’assassiner sauvagement les gosses des beaux quartiers. Cependant, certains d’entre eux, à l’exemple de celui de « She » (en featuring avec Frank Ocean) témoignent d’une recherche esthétique certaine et d’une créativité sans limites.

En 2013, Tyler sort l’album « Wolf » et bien qu’il n’ait probablement pas prédit l’avenir il y a quatre ans, à la sortie de « Bastard », il y a une nette progression dans son travail jusqu’à présent. « Bastard » a reconnu les problèmes, « Goblin » les a célébrés, et « Wolf » est laissé pour les résoudre. Dans celui-ci, Tyler vise plus la mélodie que la menace.

En 2015, son quatrième projet intitulé « Cherry Bomb » voit le jour. Cet album porte toutes les caractéristiques de la personnalité de Tyler, pour le meilleur et pour le pire. Intelligent, ennuyeux, odieux et créatif, il rappelle que Tyler ne crée que la somme de son moi exhaustif, éprouvant et changeant.
Ensuite 2017 marque l’année de sortie de son dernier LP qui est synonyme de changement pour Tyler. Habituellement dans la révolte, les insultes et les beats lourds de son et de sens, il découvre l’essence même de ce qu’il cherchait dans « Flower Boy »: l’angoisse d’une connexion manquée, la douleur d’un amour non partagé et la navigation dans un ennui juvénile et tout ceci de manière étonnamment méditative et magnifiquement colorée, un collage de souvenirs et de rêveries qui transforme la subversion brutale en réflexion et en amélioration personnelle. On peut dire que ce projet est le plus sincère et abouti de tous.

Et un grand clap clap pour le tout dernier projet en date sorti fin 2018 « Music inspired by illumination & Dr. Seuss’ The grinch », un EP de Noël qui apaise et sonne doucement dans les oreilles et qui est vaguement inspiré par le film d’Illumination, The Grinch, dans lequel Tyler fait partie de la bande originale.

Tyler The Creator’s bash:

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