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Béesau, le trompettiste au style musical audacieux, sort un nouveau single en featuring avec le rappeur belge Primero, « Un jour de moins », accompagné de son clip estival

En 2019, le titre du premier EP de Béesau posait la singularité d’un artiste touche-à-tout, qui confesse volontiers avoir « toujours eu du mal avec l’encadrement, voire l’autorité. »

« Placement libre » était donc une façon pour ce jeune trompettiste-compositeur-beatmaker de tourner le dos aux catégories bien figées : « Je n’ai jamais su me situer, admet-il. À l’adolescence, je composais déjà des mélodies à partir d’éléments de production hip hop et de mi-jazz. » 

Depuis, d’autres projets sont venus confirmer l’éclectisme, en même temps que le savoir-faire mélodique de Béesau. Il y a eu « Station balnéaire » (2020), une mixtape qu’il a souhaité dansante et solaire. Il y a eu aussi quelques collaborations locales et internationales : un featuring avec Roman Kouder, un remix des Black Eyed Peas. Il y a surtout ce premier véritable album pensé en deux parties : la première, à paraître en octobre, s’entend comme le prolongement de ce qui a déjà été proposé, avec des mélodies maitrisées et organiques ; la seconde, également composé de 12 morceaux et prévue pour janvier prochain, accueille en revanche des titres plus profonds, plus instrumentaux et plus écrits.

En 24 morceaux, Béesau confirme ainsi qu’il est impossible de scléroser sa musique dans un son ou une attitude, le Français préférant traverser sans passeport les frontières entre les genres.

Avec, en tête, le rêve d’une musique ouverte à tous les styles, qui doit autant à sa formation jazz et à l’indie-pop qu’à la house et au hip hop, genre qu’il a découvert à 14 ans via les productions de DJ Premier. « Je compose tous les jours, j’ai constamment envie de tester de nouvelles sonorités, de me challenger, notamment en intégrant plusieurs esthétiques au sein d’un même morceau sans perdre en cohérence. »

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Un véritable exercice d’équilibriste, qui donne naissance à d’intenses partitions. À l’image de ce « Un jour de moins », en duo avec Primero, l’un des trois rappeurs de L’Or Du Commun. « Quand je suis arrivé au studio, à Bruxelles, rembobine ce dernier, Rémy m’a fait écouter quelques mélodies. On a fini par vouloir s’essayer sur celle-ci, plus ensoleillée et hybride que ce sur quoi j’ai l’habitude de poser. J’ai écris le refrain, trouvé la ligne mélodique, puisé dans des textes déjà existants et ça a fonctionné illico. Avec, en prime, un thème assez universel : l’amour, les relations qui se terminent. »

Quelques secondes d’ « Un jour de moins » suffisent à poser le décor, le ton et l’ambition de Béesau. Quelques secondes qui contiennent au moins autant de folie, d’ingéniosité et de liberté que la discographie de ses héros : Kaytranada, Mac Miller et Anderson .Paak, notamment dans cette façon de jouer avec les contrastes et les reliefs au sein d’un même morceau. Ce n’est jamais réellement enjoué, jamais totalement mélancolique : toute la puissance de la musique de Béesau se trouve dans ce fascinant entre-deux.

Avec, toujours, cette faculté à fédérer différents artistes de sa génération (PH Trigano, Pongo, etc), cette aisance à composer des mélodies qui, derrière la sophistication des arrangements, s’entendent comme des tubes extrêmement bien ficelés.

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