Nils Frahm est un musicien et compositeur allemand qui porte un intérêt marqué pour la musique classique et ambient. Pianiste virtuose, son approche intime et non conventionnelle d’enregistrement utilise d’infimes sons extérieurs qui ferait sourciller la plupart des musiciens, tels que le craquement des touches de piano, le grincement d’un plancher, ou la propre respiration de l’artiste.
Il n’est pas un musicien classique mais un génie. Un type qui travaille le son, qui construit ses propres orgues et joue du classique façon électronique. Il est à la fois cool et discipliné, la descendance de Bach, de Mozart et de Beethoven, version maintenant, hype et branché. Il créé une musique qui navigue sans cesse entre le cerveau gauche et le cerveau droit. Ou plutôt, qui se pose juste au milieu, sans choisir. Nils Frahm fait de la musique et sa musique est sacrée. Religieuse. Elle s’écoute avec respect et dévotion, sans broncher, sans bouger, sans jamais respirer.
Jeune pianiste surdoué et producteur multi-instrumentiste, Nils Frahm développe depuis le milieu des années 2000 des compositions lentes et hypnotiques, dans lesquelles il est bon de s’immerger. Influencé par les travaux de Steve Reich ou John Cage, le berlinois commence à jouer très jeune et découvre très tôt le sens magistral de l’improvisation, ainsi que les univers transcendés du label d’exception ECM. Aujourd’hui, le prolifique Nils Frahm divise son temps entre musique classique minimaliste et musique électronique.
Sa discographie est tellement longue que je t’invite à aller directement voir toutes ses merveilles sur Spotify.
Pour ma part, j’ai découvert Nils en 2018 avec son album « All Melody ». Enregistré dans le célèbre studio Funkhaus en Allemagne, ce disque est son plus gros travail jusqu’à présent tout en conservant l’esprit curieux et explorateur de ses précédents enregistrements. Il a étoffé son arsenal habituel d’instruments à clavier (piano, synthétiseur, orgue à tuyaux, etc) avec cordes et trompette. Les tempos sont généralement lents, les ambiances contemplatives et la mélancolie presque omniprésente. Une réussite.
Le mois dernier, il sort son tout dernier projet « All Encores » dans lequel le musicien revient à un son plus simple et plus économe. Il s’agit d’un ensemble de brouillons et de voies abandonnées. Après avoir sorti trois EP’s « Encore » courant 2019, il finit par les assembler en un harmonieux album. Chaque EP est censé représenter différents thèmes. « Encores 1 » est acoustique et met l’accent sur le piano doux, tandis qu’« Encores 2 » est rempli de disques d’ambiance doux et fluides et qu’« Encores 3 » est étendu à des éléments plus percussifs et électroniques. Même si ces sons semblent pouvoir contraster, il y a une harmonie dans ce disque. C’est comme obtenir les pièces d’un puzzle qui ne fonctionne pas au début, mais qui correspondent parfaitement à la fin. Les EP’s sont chacun brillants, mais tous ensemble, « All Encores » est le package complet.
« Nils Frahm prend un malin plaisir à entrelacer les racines de sa formation à un electronica parfaitement maîtrisé. Ses notes brisent soigneusement les frontières entre musique classique et contemporaine. Pédales d’effet, synthétiseurs et piano sont alors dominés pour créer des boucles et des sons, s’y infiltrent des silences et des imprévus. L’improvisation, Nils Frahm en est friand. Sur scène, il construit les sons à partir de l’espace et des bruits qui l’entourent, créant ainsi une performance différente de la précédente. » ARTE
Nils Frahm’s bash: