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Mac Miller, ce génie du rap parti bien trop tôt

Né à Pittsburgh, Malcolm James McCormick, 26 ans, a accédé à la célébrité en postant sa musique sur internet lorsqu’il était adolescent. Ses chansons comportent un son minimaliste avec un rythme puissant rappelant les premières heures du rap. Il était connu pour ses paroles d’une franchise brutale qui mettent en lumière les addictions et la mort.

Décédé le vendredi 7 septembre 2018 des suites d’une overdose, ce génie du rap, du genre indépendant, n’était pas très soucieux de ce qui se passait autour de lui à ses débuts mais était vite devenu très engagé au cours de sa carrière (on l’entend notamment avec son morceau « Donald Trump »). Il était capable de sortir une bombe auditive du jour au lendemain.

Rappeur mais aussi producteur sous le nom de Larry Fisherman, sa carrière a été bien remplie: 5 albums studio (« Blue Slide Park », « Watching Movies with the Sound Off », « GO:OD AM », « The Divine Feminine » et « Swimming »), 10 mixtapes (« But My Mackin’ Aint Easy », « How High: The Mixtape », « The Jukebox: Prelude to Class Clown », « The High Life », « K.I.D.S. », « Best Day Ever », « I Love Life, Thank You », « Macadelic », « Delusional Thomas » et « Faces »), 3 EPs (« On and On and Beyond », « You » et « Movies We Didn’t Watch ») et ajoutez à cela facilement une dizaine de singles.

C’est en 2010, l’année de ses 18 ans, que Mac Miller signe chez le label Rostrum Records. C’est à partir de là que tout va s’enchainer très vite pour le jeune prodige. Il réalisera la même année avec son label une mixtape intitulée « K.I.D.S » qui va définitivement le mettre sur la voie du succès puisque cette mixtape contient ses premiers singles comme « Knock Knock ».

Le rappeur enchaine l’année suivante avec une nouvelle mixtape « Best Day Ever » qui va encore faire beaucoup de bruit, on y trouve notamment son single le plus célèbre « Donald Trump » mais aussi la très belle musique qui porte le même nom que la mixtape « Best Day Ever ». Mac Miller enchaine les cartons.

L’artiste ne se fait pas attendre et sort son premier album studio le 8 Novembre 2011 « Blue Slide Park », l’album sera considéré comme l’un des meilleurs de l’année.

2012 est synonyme de changement de registre pour lui. Place à un rap plus sérieux qui aborde des sujets importants comme nous avons pu le voir dans sa mixtape « Macadelic » qu’il sort cette année là.

En 2013, il confirme son nouveau style avec la sortie de « Watching Movies with the Sound Off », album très sombre dans lequel il parle beaucoup d’addictions. Et cela se confirme avec la sortie de son single « The Star Room » dans lequel on voit Mac adopter un alter-ego malin nommé Delusional Thomas et explorer le danger de ses propres dépendances, à savoir se sentir pris au piège du « purgatoire » de son esprit. Alors qu’il n’a que 21 ans lorsque cet album est sorti, ce morceau est une confrontation audacieuse et expressive de ses propres démons.

En 2015, Miller sort son puissant « GO:OD AM ». Il semble que le petit Mac troublé ait réussi: dès les premières pistes de l’album, vous pouvez sentir qu’il s’agit d’un tour de victoire, d’un retour au pays. Les rythmes de l’album ont une ambiance new-yorkaise avec beaucoup de samples de jazz et de tambours, et sont à la fois variés et optimistes. Beaucoup de chansons font référence à son statut de rappeur blanc, ce qui témoigne de sa prise de conscience de sa place dans le monde du rap. Il a une sorte d’authenticité qui existe depuis le début. C’est un petit rappeur blanc qui aime sa famille, ses amis et sa ville natale.

Dans son quatrième album studio, « The Divine Feminine », le rappeur a pris une direction artistique complètement différente. Il nous fait découvrir sa voix chantante sur des influences jazz et RnB, surtout axé sur des instrumentaux live et nous donne une perspective douce, heureuse et extrêmement positive. Mac confirme sa relation amoureuse avec la chanteuse Ariana Grande dont la voix apparaît un peu partout sur l’album. Les fans de l’artiste sont persuadés que l’album est le résultat de leur relation puisque la croyance de Mac en un amour vrai et transcendant se ressent au cœur de son disque.

1 mois seulement avant sa mort, le 3 août 2018, Mac sort son 5ème et dernier album « Swimming ». Faisant face à des problèmes d’addiction depuis de nombreuses années, une rupture toute récente et un accident de voiture sous influences d’alcool et de drogues, Miller était enfin prêt à apprendre de ses erreurs ou plutôt à grandir. Il était ouvert aux critiques et la dure réalité de la vie l’a inspirée à écrire son dernier album plus mature.
Dans « Swimming », un album qui se concentre sur lui et uniquement sur lui, Miller s’exprime très clairement: « je me noyais, maintenant je nage ». C’est un voyage amer de 13 chansons vers l’acceptation de soi, un parcours qui ne se termine pas par un triomphe. Au lieu de cela, cela implique la possibilité qu’il n’ait jamais tout compris. Et, surtout, Miller semble être d’accord avec ça. Pour lui, l’optimisme coexistait avec les regrets.

En janvier 2020, un album posthume intitulé « Circles » sort. Il est annoncé comme la suite et la fermeture de la boucle de « Swimming ». Un album studio plutôt lumineux, mélange entre des rythmiques groovy et des sonorités plus actuelles. Selon les dires de son manager, ce disque était d’ailleurs le plus abouti, celui qu’il avait toujours voulu faire. Il a été réalisé avec l’appui du producteur Jon Brion.

Le ton de l’album est tout de suite lancé avec le premier morceau éponyme « Circles » dans lequel Mac avoue qu’il ne peut pas changer et ne le pourra jamais… Une petite balade toute en douceur où l’artiste assume parfaitement son côté chanteur comme il le fera tout au long du projet afin de servir ses propos mélancoliques. On enchaine ensuite avec « Complicated », un morceau rythmé, inspiré des années 80, qui accompagne parfaitement le morceau suivant « Blue World », mix entre des sonorités funk et plus électroniques. Avec ces deux titres, on a juste envie de danser ! L’envie nous passe cependant avec « Good News » qui est définitivement la chanson la plus représentative de cet album par son côté nostalgique et qui sonne comme au revoir. L’artiste chante qu’il a « besoin de moments de répit » et que « de l’autre côté (…) peut-être que ce n’est pas si mal ».

Il nous dit au revoir une dernière fois avec ce qui parait être son disque le plus sincère et le plus touchant aussi.
Ciao Mac, bon voyage…

Mac Miller’s bash:

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