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Roméo Elvis, petit belge devenu roi du rap

Issu d’une famille d’artistes, le belge Roméo Johnny Elvis Kiki van Laeken, 26 ans, a prouvé son talent depuis un moment déjà.

Depuis 2013, le groupe bruxellois L’Or Du Commun invite Roméo Elvis sur scène. Grâce à eux, il apprend les ficelles du métier et se fait connaître du public. Il commence par des instrumentales old school sur ses deux premiers EP « Bruxelles c’est devenu la jungle » et « Famille nombreuse » en collab avec l’ODC, pour ensuite s’associer au producteur Le Motel sur son troisième EP « Morale » (featuring Yellowstraps également) et sur les albums « Morale 2 » et « Morale 2luxe ». Projets qui changent l’atmosphère et le style que dégage le rappeur. Il fait plus de refrains chantés; les instrumentales sont plus typées électronique et, sur des accords de jazz du Motel, vont donner une couleur au projet.

Influencé depuis toujours par MC Solaar, L’Or Du Commun, Caballero, Alpha Wann (membre de 1995), Roméo manie l’ironie autant que l’autodérision dans ses créations, en plus d’avoir cette voix grave et cette nonchalance entre rap déjanté et attitudes rock’n’roll. Le tout fait bon mélange et devient sa signature très particulière.

C’est au printemps 2016 et à la sortie du morceau « Bruxelles arrive », teasing d’un concert parisien où il était invité à rejoindre son pote Caballero, que Roméo explose aux yeux du grand public. Devenu hymne, le titre affiche près de seize millions de vues sur YouTube, magnifique score qui lui permet de rayonner à l’étranger et de s’imposer sur le devant de la scène. Roméo devient indéniablement un incontournable de la scène rap belge et française.

La même année, il sort son EP « Morale » avec Le Motel et l’année d’après suit le premier album de leur collab « Morale 2 ». L’un derrière le micro, l’autre derrière les productions, ils offrent deux projets uniques et ambitieux. Le mélange d’un rap old school avec des touches de modernité, venant d’une jeunesse qui prend ses influences dans tout ce qu’elle trouve et aime. C’est un véritable travail collaboratif, où chacun d’eux s’est nourri des influences et du style de l’autre pour sa propre création. Les productions du Motel se font hip hop (même si toujours électroniques et hyper chill) et tiennent une véritable place de ligne conductrice dans les chansons. Roméo a quant à lui fait évoluer son flow, parfois rapide, parfois lent, de sa voix grave et unique, il ose aussi se lancer dans des parties plus chantantes.

Ces projets mettent en avant la capacité de Roméo à collaborer avec des artistes de style complètement différents et d’être à la hauteur. De Lomepal à Grems en passant par sa soeur Angèle. Mais ce n’est pas tout, on le retrouve sur des morceaux indépendants avec Caba & JeanJass, Thérapie Taxi, ou encore Ulysse.

Découlent de ses collabs avec Le Motel, une flopée de récompenses et un retour médiatique positif pour le jeune rappeur. Il s’est fait un nom et ne compte s’arrêter là puisqu’il y a presque une semaine, il sortait son tout nouvel et premier album solo « Chocolat ». Un LP pour lequel il s’est entouré de Vladimir Cauchemar, Le Motel, Todiefor et Vink et sur il s’est énormément investi et qu’il écrit depuis 2016.

« Chocolat » c’est une heure de rap mature dans laquelle on retrouve un Roméo sincère et plus diversifié que jamais. Ses nouvelles prods amènent un vent frais sur sa musique et collent parfaitement avec sa voix grave qui le caractérise. « Malade » et « Normal » ont été sortis en prévision de la sortie du LP et de par leur différence, ils ont parfaitement annoncé la couleur éclectique de celui-ci. Le rappeur nous livre un album intime et engagé de 19 morceaux. Il y raconte ses sentiments les plus profonds et multiplie les confidences. Dans le très dansant « Coeur des hommes », Roméo s’en prend aux réseaux sociaux et à ses dérives. Dans « Soleil », il déclare une nouvelle fois sa flamme à sa copine Léna. Il se confie sur son mode de vie dans « 194 » et s’engage dans « La Belgique Afrique » qui revient sur la politique belge et le passé colonial du pays.

On y trouve aussi des excellents featurings; Roméo s’essaie à l’exercice difficile du néerlandais dans « Kunenditdoen » avec Zwangere Guy et nous livre le morceau très émouvant « En silence » avec Témé Tan. Morceau dans lequel il rend hommage à deux amis parti trop tôt. On retrouve M sur le bon « Parano » et tenez-vous bien Damon Albarn, chanteur de Gorillaz et Blur, sur « Perdu », la piste qui clôture l’album.

Pour tous les accros aux crocos mais surtout à Roméo Elvis, retrouvez-le sur la scène de Forest National le 20 avril pour la release de « Chocolat ». Et si vous le louper, pas de panique, il sera (comme d’hab) présent dans de nombreux festivals cet été, notamment à Dour le dimanche 14 juillet.

Roméo Elvis’s bash:

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